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Les Koilleutes

Les Koilleutes ! Qu'est-ce à dire ? Le terme "Koilleutes"  que j'écris toujours  en italique dans le roman, désigne les personnes sans travail, ceux que l'on a remplacés par des androïdes. Le mot vient de l'adjectif anglais quiet, qui signifie tranquille. Ces personnes sans travail sont donc réputées tranquilles, ou du moins vivant facilement et sans problèmes.

Bien sûr, j'ai repris les préjugés qui ont toujours prévalu en pareil cas. Dans les années 1960, à l'époque du plein emploi, un chômeur était forcément quelqu'un de louche. N'employait-on pas parfois l'expression de chômeur professionnel ?

Avec l'arrivée de la crise à l'automne 1974, on a été plus nuancé, et encore... Il faut dire que durant le septennat giscardien, le terme chômeur a été remplacé par demandeur d'emploi. Une  façon sans doute moins stigmatisante de s'exprimer. Puis le terme "chômeur" est revenu avec l'époque mitterrandienne, bien que la fin du plein emploi continuât de s'affirmer.

Et de nos jours, le chômeur est plus que jamais en ligne de mire. Souvent qualifié également d'assisté, il est avec l'immigré, le migrant ou le fonctionnaire, le bouc-émissaire de rêve à inclure dans tout bon programme démago-populiste.

Dans "Rovolution" on a à peu près dépassé tout cela, et le Koilleute vit d'une allocation octroyée par la RIC qui inonde la planète de ses androïdes, et réduit chaque jour un peu plus la part des humains dans le travail.

L'allocation de la RIC, une sorte de revenu universel ? Ça y ressemble et le problème ne vient pas expressément de cette formule, mais du fait que l'on n'a pas préparé les citoyens à un nouveau mode vie, une autre organisation de l'espace occupationel. On n'en a pas fini avec la notion de valeur travail encore tant rabâchée de nos jours, et surtout, on n'a pas élaboré de nouvelles formes d'activités qui rompent avec le salariat, l'employabilité. Si bien que beaucoup de Koilleutes connaissent de graves régressions.

Alors, pour remédier à cela et à toutes les dérives dues à la non préparation à une nouvelle société, est avancée l'idée des Créatifs (encore en italique). On reviendra sur cette notion plus tard, mais disons que cette nouvelle catégorie de citoyens représenterait tous ceux qui sont irrémédiablement remplacés par des androïdes, et qui créent leur activité et leur revenu à partir d'une pratique de l'art, de la musique, de l'artisanat sous toutes ses formes. Une organisation parallèle et épanouissante, à celle du productivisme utilisant les technologies nouvelles et tout particulièrement les androïdes.

Le roman part du postulat que l'Homme n'a plus sa place au travail productif, mais qu'il produit sa propre continuité tout en construisant sa place dans l'environnement social.

Mais tout de suite je vous rassure, dans le contexte du roman, cela n'a rien de chiant, il suffit de se plonger dans l'action, au milieu des humains, bien sûr, et évidemment, des androïdes.

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